Fête traditionnelle Adossa-Gadao édition 2024: Forte mobilisation des filles et fils de Tchaoudjo

Les filles et fils de la préfecture de Tchaoudjo ont célébré ce 13 janvier 2024 à Sokodé, l’édition 2024 de leur fête traditionnelle Adossa-Gadao. C’était en présence du ministre des Transports Routiers, Aériens et Ferroviaires, M. Affoh Atcha-Dédji, représentant personnel du Chef de l’Etat, des membres du gouvernement, des députés à l’Assemblée nationale, des maires, des cadres de Tchaoudjo et des chefs traditionnels et religieux.

Placée sous le thème : « Renforcer la cohésion sociale face aux enjeux sécuritaires du moment pour la paix au Togo », l’édition 2024 de la fête traditionnelle Adossa-Gadao a connu une forte mobilisation des filles et fils de Tchaoudjo.

En effet, Adossa-Gadao est la fusion de deux fêtes communautaires, à savoir Gadao, la fête des moissons chez les Tem. Cette fête rappelle l’épopée des Gourma installés depuis le 17e siècle dans les montagnes de l’Atakora pour fonder le village de Tabalo.

Ils se sont assimilés linguistiquement aux autochtones pour former le clan Mola avant de se répandre dans la plaine pour fonder les villages de Kpangalam, Tchavadi, Kadambara, Kparatao, Yélivo, Bruni, Dibouidè et un peu plus au nord Kigbafilo et Daoudè. Au bout de quelques générations, tous ces peuples sont devenus les mêmes, parlent la même langue mais ont gardé leur identité et se distinguent seulement par leur clan. Tabalo est donc le village où s’installa Gadao qui reste toujours l’ancêtre des Mola. Ce village est situé au nord-ouest entre Sokodé et Bassar.

L’ancêtre Gadao aurait disparu de façon mystérieuse. D’après la tradition, il rassembla un jour, ses fils et leur annonca qu’il est temps, qu’il rejoigne ses ancêtres dans l’au-delà. A ces paroles, il commença à s’enfoncer en terre. Les enfants se précipitèrent pour le retenir, malheureusement, ils ne purent sauvegarder que le chapeau royal grâce à l’alerte de sa dernière épouse du clan Daro.

Cet endroit est devenu un point d’eau intarissable. Ainsi, tout nouveau chef supérieur (OURO-ESSO) est, à partir de ce moment, lavé de cette eau à son intronisation afin de bénéficier des pouvoirs du patriarche Gadao. Dès lors, ce mystère se célèbre tous les ans pour lui rendre hommage et remercier Dieu pour les bonnes récoltes.

Adossa, quant à elle, est la danse des couteaux. Une fête qui se déroule au cours du 3e mois lunaire islamique « GAANI » qui signifie en Tem, mois de réjouissance pour célébrer l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (SAW).

L’histoire religieuse révèle que le dernier prophète Mahomet, allait naître Israélien ou Juif. Mais au grand étonnement des Juifs et des Israéliens qui attendaient cet important événement, il naquit Arabe. Une grande jalousie s’installa alors dans les rangs vis-à-vis des Arabes Musulmans. Ces derniers pour protester, ont manifesté de diverses manières afin de montrer leur colère et leur bravoure; d’où la danse avec les sabres et les couteaux. Cette tradition est introduite à Tchaoudjo depuis bien longtemps par les Touré et Traoré venus du Mali.

A l’occasion, le représentant du Chef de l’ État, M. Affoh Atcha-Dédji, ministre des Transports Routiers, Aériens et Ferroviaires , a indiqué que Adossa-Gadao est un rendez-vous qui permet au peuple Tem, de se ressourcer de ses traditions, de raffermir son unité, sa cohésion et de mûrir des réflexions afin d’asseoir un développement harmonieux et durable de son milieu.

Adossa-Gadao, c’est aussi un cadre d’éducation, de formation, d’information et de sensibilisation des populations du terroir Tem sur la nécessité pour elle d’un développement endogène et autocentré.
Pour le ministre Atcha-Dédji, la résilience du peuple Tem face aux menaces de replis identitaires et à l’extrémisme violent est à saluer, confirmant leur entière adhésion aux idéaux de paix du Président de la République et à ses efforts pour une sécurité renforcée dans notre pays.

« Nous comprenons et remercions à juste titre le comité d’organisation pour avoir choisi de placer la présente édition sous le thème, je cite : « Renforcer la cohésion sociale face aux enjeux sécuritaires du moment pour la paix au Togo « . L’intitulé de ce thème, plus que jamais d’actualité, nous contraint d’être plus solidaires et unis. Nous contraint à booter hors de nos frontières cet ennemi commun que constitue l’extrémisme violent qui est un frein aux efforts de développement de nos États en faveur des communautés à la base », a laissé entendre le représentant du Chef de l’ État.

Il a, à cet effet, invité toute la population Tem à demeurer Vigilante et maintenir vivace les valeurs ancestrales qui fondent la grande fête »Adossa-Gadao « .

Le ministre Atcha-Dédji a saisi également l’opportunité pour lancer un vibrant appel à la communauté Tem à travers le monde, afin que dans l’Union, la complémentarité et la compréhension mutuelle, elle contribue davantage au développement de sa région et partant de la mère patrie le Togo.

Le président de comité d’organisation, M. Agrignan Yérima, a remercié le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé qui a fait de la culture togolaise un champ fertile, propice à l’éclosion des talents capables de développer notre pays dans tous ses aspects.

Selon lui, la fête traditionnelle Adossa-Gadao est un patrimoine qui fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui leur ont précédés, et que qu’ils doivent transmettre intact ou même augmenté aux générations futures, « elle demeure un important vecteur de notre culture qui englobe nos valeurs, nos croyances, nos coutumes, et notre tradition. Elle est le reflet de notre histoire »

« Ainsi dit, Adossa-Gadao exprime l’union sincère de tous les fils de Tchaoudjo sans considération aucune qui luttent à asseoir un climat de paix et une cohésion entre tous les fils de ce pays à travers la promotion de la diversité culturelle. Loin d’être un repli identitaire, Adossa-Gadao met en valeur tous les éléments de notre tradition afin de les ouvrir sur le monde et les proposer comme sources d’inspiration à tous les créateurs d’ici et d’ailleurs », a-t-il indiqué.

Et de poursuivre : « C’est pour cette dimension que nous devons, en tout temps, en tout lieu et partout où nous sommes, réaffirmer notre identité, être auteur de notre propre culture dans la dignité de soi. C’est ce qui nous procure enthousiasme, fierté et assurance dans notre marche radieuse vers des lendemains encore plus éclatants. Aujourd’hui face aux menaces terroristes dont est victime la sous-région, c’est notre cohésion qui nous donnera la force contre ces ennemis de la paix »

Pour le président du comité d’organisation, le patrimoine Tem ne doit pas s’arrêter aux monuments et aux collections d’objets gardés dans les musées. Il doit comprendre également les expressions vivantes héritées de leurs ancêtres et transmises à leurs descendants.

« Je veux parler de la tradition orale, des arts du spectacle, des pratiques sociales rituels et des événements festifs », a-t-il dit.

M. Yerima a également fait savoir que l’identité d’un peuple c’est comme les racines d’un arbre, que devient un arbre sans racines. Il va se courber et tomber sous le poids du vent.

« C’est pour cette dimension que nous devons, en tout temps et en tout lieu partout où nous sommes, réaffirmer notre identité, être acteurs de notre propre culture dans la dignité de soi », a-t-il lancé.

ALI

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