Relance de la Filière café robusta en Afrique après la Covid-19 : Les organisations de producteurs réfléchissent sur de nouvelles stratégies à Lomé

A l’initiative du projet ACP UE-ACRAM, en collaboration avec le gouvernement togolais, se tient du 26 au 30 avril 2021, à Lomé, les travaux de la réunion régionale sur les cafés Robusta africains sous le thème : « Post Covid-19 : Quelle approche pour la résilience de la filière café Robusta en Afrique ? ». Il s’agit pour les promoteurs de la filière d’aborder les défis de développement de la filière café, en général et du Robusta, en particulier suffisamment impactée par la pandémie du coronavirus. En marge de cette réunion se tient la 9e assemblée générale de l’Agence des Café Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) qui va entériner les décisions qui seront prises de la réunion avec les partenaires au développement.

La filière café en Afrique a été négativement impactée, ces dernières années, si l’on considère la chute des cours du café, les effets du changement climatique, la dégradation de l’environnement, ainsi que la recrudescence des nuisibles qui affectent dangereusement la production et la qualité du café marchand.

Ce contexte, déjà difficile, s’est aggravé par l’apparition de la pandémie de la Covid-19, avec les conséquences néfastes sur les économies caféières des pays membres de l’ACRAM, comme dans l’ensemble des pays producteurs du café. Ces effets sont fortement ressentis au niveau de la production, de la cueillette, de transformation, la commercialisation, la consommation et des emplois, sans oublier les manques à gagner pour les économies.

Ces assises de Lomé visent donc à partager les meilleures pratiques des différents pays sur les diverses actions d’adaptation aux effets liés à la crise sanitaire au coronavirus et à définir des stratégies nouvelles, en vue de renforcer ce secteur fragilisé.

Selon le président de l’ACRAM, Enselme Gouthon, le thème de la rencontre a été choisi à dessein, parce que la pandémie a fragilisé le secteur et les producteurs qui sont surtout le maillon faible dans la chaine des valeurs. Ainsi, avec que traverse ce secteur, il a été difficile aux producteurs d’exporter leur production, étant donné qu’à un moment les ports et les aéroports n’étaient pas opérationnels, le déplacement même des populations et la consommation du café et autres produits de base étaient ralentis par cette pandémie.

« Il nous appartient de réfléchir, non seulement sur comment accompagner ces producteurs, mais aussi comment face à ces genres de situation à l’avenir. Il faut naturellement continuer à promouvoir la consommation locale. Nous remercions le gouvernement togolais pour les actions qu’il mène actuellement ayant conduit à créer une direction chargée de la consommation locale au niveau du ministère du Commerce. C’est déjà une volonté politique manifeste qui nous facilite la tache et qui nous permet de voir comment continuer cette réflexion. Donc, ce thème est assez important pour nous, parce que c’est autour de ce thème que vont se mobiliser les financements et les soutiens nécessaires », a expliqué M. Gouthon.

Selon lui, le Togo a la chance d’avoir des transformateurs locaux de café bien organisés  et soutenus, notamment le café des grands Plateaux, le café des moines de Zogbégan qui travaillent, depuis un moment, sur une nouvelle variété qui est le café Arabusta (l’association de l’Arabica et du Robusta) et le café de Kouma.

Photo de famille à l’ouverture de la réunion

« Ces trois transformateurs commencent à être assez dynamiques sur le terrain et nous essayons de les accompagner, de les soutenir à travers le comité de Coordination pour les Filières Café Cacao. D’autre part, il y a cette volonté politique, à travers le PND où l’axe 2 est un atout très important pour accompagner ces transformateurs locaux et à soutenir le marché même de la consommation », a relevé le président de l’ACRAM.

Estimant la production de ce café au Togo, il a indiqué que les produits commercialisés à l’exportation qui, aujourd’hui, face à la pandémie ont beaucoup chuté, sont aux alentours de 7 à 8 tonnes. « ce qui n’est pas assez important mais on peut déjà saluer ces efforts des exportateurs qui, malgré les difficultés économiques et la réticence des banques ont fait l’effort d’exporter une partie de cette production. Donc, nous espérons que dans les mois à venir et avec les efforts du gouvernement, nous pourrons augmenter la production », a-t-il ajouté.

En ouvrant les travaux, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation Locale, M. Sévon Tépé Kodjo Adédzé, a souligné que les contraintes qui existent dans la filière café, à savoir : la baisse des prix, les effets du changement climatique… et qui perdurent en dépit des efforts déployés par les pays producteurs du café, engendrent la désorganisation dans ce secteur et la démotivation des producteurs qui n’hésitent pas, dans certains cas, à convertir leurs vergers à d’autres spéculations, notamment le soja et la noix de cajou.

Pour le ministre Adédzé ces difficultés se sont appesanties, depuis plus d’un an, avec la crise sanitaire et fragilisent les économies des pays. Ainsi, face à cette situation très préoccupante, les pays membres de l’ACRAM doivent changer de stratégies, afin de contribuer au développement durable du café Robusta plus exposé aux diverses contraintes relevées, a-t-il proposé.

Selon lui, le Togo, avec son Plan National de Développement, offre des perspectives prometteuses pour la filière café. Inscrit à l’axe 2 et de celui de la vision stratégique 2020-2025, le secteur agricole, en général jouera un role déterminant dans la créattion de plus de richesses et d’emplois. Pour relever ce défi, relève le ministre, le secteur s’est doté d’une politique agricole assortie d’un plan stratégique et de transformation du secteur à travers la promotion des chaines de valeurs dans les filières stratégiques notamment celles du café et cacao.

La mise en place du Mécanisme incitatif du Financement Agricole basé sur le partage des risques (MIFA), ayant pour objectif de mieux structurer et accompagner la promotion des chaines de valeurs agricoles, permettra particulièrement le développement de cette filière café.

ALI

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