Togo: Les acteurs de la chaîne pénale renforcent leurs compétences sur la lutte contre le financement du terrorisme
Le groupe Intergouvernemental d’Afrique contre le Blanchiment d’Argent (GIABA) en collaboration avec la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a organisé du 24 au 27 septembre 2024, à Lomé, un atelier national de renforcement des capacités des autorités compétentes sur la lutte contre le financement du terrorisme.
Cet atelier vise à remédier aux lacunes majeures en matière de formation des autorités d’Enquêtes et de Poursuites Pénales (AEPP) en lutte contre le financement du terrorisme (LFT), identifiées lors de l’évaluation mutuelle du diagnostic national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, dont le rapport a été adopté en mai 2022.
La Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté en septembre 2019 un plan d’action régional 2020-2024 contre le terrorisme, dont le volet 6 est consacré à la Lutte contre le Financement du Terrorisme (LFT) . Ce volet vise à renforcer les capacités des Etats membres, à prévenir et à combattre efficacement les activités terroristes, en conformité avec les standards internationaux.
Dans ce sillage, le Groupe Intergouvernemental d’Afrique contre le Blanchiment d’Argent (GIABA), en tant que institution spécialisée de la CEDEAO et organe régional de type GAFI a été mandaté pour coordonner la mise en œuvre de ce volet crucial.
Dans le souci de capitaliser sur le vivier d’expertise ainsi constitué lors de la formation des formateurs sur la LFT du 11 au 22 mars 2024 en Côte d’Ivoire et d’impulser une dynamique de renforcement des capacités au niveau national, le Secrétariat du GIABA a subventionné le Togo pour la tenue de cette rencontre au profit d’une trentaine d’acteurs nationaux et de parties prenantes de la chaîne pénale togolaise.
Cette initiative apparait d’autant plus pertinente au regard des conclusions du Rapport d’Evaluation Mutuelle (REM) du pays de juin 2022 qui porte plusieurs lacunes stratégiques dans le dispositif togolais de LFT.
Il s’agit notamment d’une compréhension limitée des risques de financement de terrorisme (LFT) par les autorités compétentes, des lacunes dans le cadre juridique d’incrimination et de répression, d’un dispositif inadéquat de mise en œuvre des sanctions financières, d’une absence d’enquêtes, de poursuites et condamnations, etc.
A cet égard, des recommandations ont été formulées pour renforcer le dispositif togolais. Et la présente rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre de ces recommandations.
L’objectif étant de renforcer les capacités des autorités d’enquêtes et de poursuites pénales en matière de ka LFT tout en répondant aux besoins pressants de montée en compétences de ces acteurs. Ceci, afin de combler les lacunes identifiées lors de l’évaluation mutuelle et d’aligner le dispositif national sur les exigences régionales et les standards internationaux en la matière. ceci, dans un contexte où les incursions des groupes armés terroristes dans la zone septentrionale du pays sèment un climat d’insécurité au sein des populations depuis 2021.
Durant quatre jours, il s’est agi d’approfondir les connaissances des participants et leur compréhension des normes internationales GAFI et des bonnes pratiques en matière de LFT, de renforcer les capacités techniques, d’investigation et de répression du FT des services étatiques compétentes.
L’atelier entend aussi favoriser les échanges d’expériences et la coopération opérationnelle entre les différentes parties prenantes nationales, tout en amorçant un processus continu de formation et de spécialisation d’un vivier d’experts nationaux sur les questions LFT.
In fine, l’enjeu est de poser les bases d’un dispositif national robuste et intègre de LFT en phase avec les engagements du Togo, dans le cadre de la stratégie régionale anti-terroriste de la CEDEAO. ce qui permettrait au pays de progresser nettement au moyen terme dans la mise en conformité technique et l’efficacité de son dispositif LFT et de son prochain cycle d’évaluation par le GIABA.
Au nom du ministre de l’Economie et des Finances, le ministre délégué auprès du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, M. Mohamed Saad Ouro-Sama, a souligné qu’il « est impérieux pour nous de démanteler les mécanismes financiers qui nourrissent les réseaux criminels liés aux activités terroristes. Aussi est-il essentiel que nos autorités d’enquêtes et de poursuites soient, non seulement bien formées, mais aussi dotées des outils et compétences nécessaires pour détecter, enquêter et neutraliser ces flux financiers illicites ».
Pour lui, ce atelier vient à point nommé pour outiller davantage les acteurs « dans la lutte contre le mal insidieux du terrorisme et de son financement. Il offre un cadre d’échanges pour renforcer la synergie des actions et favoriser une meilleure collaboration entre les différents services de l’Etat, afin de garantir une réponse plus efficace et coordonnée à la menace du terrorisme et son financement ».
Le ministre Ouro-Sama a rappelé les différentes mesures prises par le gouvernement dans cette lutte, sous le leadership du Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé.
Aimé