SOCIETE

Fête traditionnelle Adossa-Gadao : L’édition 2025 célébrée sous le signe du renforcement de la cohésion sociale entre les fils et filles de Tchaoudjo

Les filles et fils de la préfecture de Tchaoudjo ont célébré ce 11 janvier 2025 à Sokodé, l’édition 2025 de leur fête traditionnelle Adossa-Gadao. C’était en présence du ministre d’Etat, ministre des Ressources Animales, Halieutiques et de la Réglementation de la Transhumance, le Gal de Brigade Damehame Yark, représentant personnel du Chef de l’Etat, des membres du gouvernement, des députés à l’Assemblée nationale, des maires, des cadres de Tchaoudjo et des chefs traditionnels et religieux.

Placée sous le thème : « Renforcer la cohésion sociale entre les fils et filles de Tchaoudjo pour le développement socio-économique à travers la culture », l’édition 2025 de la fête traditionnelle Adossa-Gadao a connu une forte mobilisation des filles et fils de Tchaoudjo.

En effet, Adossa-Gadao est la fusion de deux fêtes communautaires, à savoir Gadao, la fête des moissons chez les Tem. Cette fête rappelle l’épopée des Gourma installés depuis le 17e siècle dans les montagnes de l’Atakora pour fonder le village de Tabalo.


Ils se sont assimilés linguistiquement aux autochtones pour former le clan Mola avant de se répandre dans la plaine pour fonder les villages de Kpangalam, Tchavadi, Kadambara, Kparatao, Yélivo, Bruni, Dibouidè et un peu plus au nord Kigbafilo et Daoudè. Au bout de quelques générations, tous ces peuples sont devenus les mêmes, parlent la même langue mais ont gardé leur identité et se distinguent seulement par leur clan. Tabalo est donc le village où s’installa Gadao qui reste toujours l’ancêtre des Mola. Ce village est situé au nord-ouest entre Sokodé et Bassar.L’ancêtre Gadao aurait disparu de façon mystérieuse. D’après la tradition, il rassembla un jour, ses fils et leur annonca qu’il est temps, qu’il rejoigne ses ancêtres dans l’au-delà. A ces paroles, il commença à s’enfoncer en terre. Les enfants se précipitèrent pour le retenir, malheureusement, ils ne purent sauvegarder que le chapeau royal grâce à l’alerte de sa dernière épouse du clan Daro.

Cet endroit est devenu un point d’eau intarissable. Ainsi, tout nouveau chef supérieur (OURO-ESSO) est, à partir de ce moment, lavé de cette eau à son intronisation afin de bénéficier des pouvoirs du patriarche Gadao. Dès lors, ce mystère se célèbre tous les ans pour lui rendre hommage et remercier Dieu pour les bonnes récoltes.

Adossa, quant à elle, est la danse des couteaux. Une fête qui se déroule au cours du 3e mois lunaire islamique « GAANI » qui signifie en Tem, mois de réjouissance pour célébrer l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (SAW).

L’histoire religieuse révèle que le dernier prophète Mahomet, allait naître Israélien ou Juif. Mais au grand étonnement des Juifs et des Israéliens qui attendaient cet important événement, il naquit Arabe. Une grande jalousie s’installa alors dans les rangs vis-à-vis des Arabes Musulmans. Ces derniers pour protester, ont manifesté de diverses manières afin de montrer leur colère et leur bravoure; d’où la danse avec les sabres et les couteaux. Cette tradition est introduite à Tchaoudjo depuis bien longtemps par les Touré et Traoré venus du Mali.

A l’occasion, le représentant du Chef de l’ État, le ministre d’Etat, ministre des Ressources Animales, Halieutiques et de la Réglementation de la Transhumance, le Gal de Brigade Damehame Yark, a indiqué que le thème choisi pour cette édition vient à point nommé.

« En effet, rien ne doit nous faire reculer sur la voie du développement. A ce propos, la culture qui en est le socle pour tout pays, et devient un vecteur essentiel pour que notre pays puisse retrouver sa propre voie de développement endogène et ainsi être moins en clin aux pressions extérieures », a-t-il laissé entendre.

Le ministre d’Etat a rappelé que la préfecture de Tchaoudjo regorge d’importantes potentialités touristiques et culturelles.

« Tchaoudjo est un maillon dans le développement du Togo et constitue un témoignage concret que la célébration d’Adossa-Gadao est l’occasion idoine de découvrir le génie, la créativité et le talent des populations de cette préfecture. Nous n’en voulons pour preuve que la marque de pagne traditionnel »Tem Bissao » produit par vos soins et dont le renommé dépasse les frontières de notre pays », a-t-il relevé.

Pour cela, le représentant personnel du Chef de l’ État a exhorté les personnes de bonne volonté à œuvrer pour asseoir, dans ce milieu, de véritables industries culturelles, créatives et touristiques formalisées, qui puissent impacter durablement la création d’emplois décents et pérennes aux populations en vue d’engranger de la richesse significative pour l’amélioration du bien-être des concitoyens et par là booster le développement durable tant recherché par tous.

Le président de comité d’organisation, M. Agrignan Yérima, a remercié le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé qui a fait de la culture togolaise un champ fertile, propice à l’éclosion des talents capables de développer le pays dans tous ses aspects.

Selon lui, la fête traditionnelle Adossa-Gadao est un patrimoine qui fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui leur ont précédés, et que qu’ils doivent transmettre intact ou même augmenté aux générations futures, « elle demeure un important vecteur de notre culture qui englobe nos valeurs, nos croyances, nos coutumes, et notre tradition. Elle est le reflet de notre histoire »

Pour le président du comité d’organisation, le patrimoine Tem ne doit pas s’arrêter aux monuments et aux collections d’objets gardés dans les musées. Il doit comprendre également les expressions vivantes héritées de leurs ancêtres et transmises à leurs descendants.

« Je veux parler de la tradition orale, des arts du spectacle, des pratiques sociales rituels et des événements festifs », a-t-il dit.

M. Yerima a également fait savoir que l’identité d’un peuple c’est comme les racines d’un arbre, que devient un arbre sans racines. Il va se courber et tomber sous le poids du vent.

« C’est pour cette dimension que nous devons, en tout temps et en tout lieu partout où nous sommes, réaffirmer notre identité, être acteurs de notre propre culture dans la dignité de soi », a-t-il lancé

ALI

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