Processus d’intégration dans l’espace CEDEAO : Un colloque planche sur la vision 2050 de la communauté
L’Institut d’Etudes Stratégiques (IES) de l’Université de Lomé, a organisé le 26 novembre 2024, un colloque sur le « Processus d’intégration de l’espace CEDEAO à l’aune de la vision 2050 ». Cette rencontre a été un cadre de réflexion sur la vie de la Communauté et les grands enjeux que les populations de l’espace sont appelées à affronter.
Créée en 1975, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est en proie, depuis quelques temps, à de vives critiques sur sa raison d’être, notamment sur sa forme, son indépendance vis-à-vis de l’extérieur ou sa capacité à tenir son agenda.
A quelques mois de la célébration du Jubilé d’Or de la Communauté, historiens, sociologues, juristes et praticiens se sont retrouvés autour d’un colloque pour mener des réflexions sur le « Processus d’intégration de la CEDEAO à l’aune de la vision 2050 ».
Il a été question de faire connaitre davantage la vision de la CEDEAO, d’analyser les points saillants au regard de l’actualité dans la sous-région, marquée par les velléités de trois pays (Burkina-Faso, Mali et Niger) de quitter l’espace communautaire.
A l’issue des débats, les participants ont formulé des conclusions à mettre à la disposition des décideurs et produire un manuel pédagogique et de diffusion sur l’histoire et les idéaux de l’intégration. Lequel manuel sera disponible dans le cadre du grand jubilé d’Or, à l’occasion duquel l’Université sera présente pour nourrir les échanges.
Selon le directeur de l’Institut d’Etudes Stratégiques (IES), Dr Ekué Gada, les universitaires font de l’enseignement, la recherche et le service à la communauté et dans le cadre du dernier cas, les enseignants du supérieur se doivent de conduire des réflexions sur les fondamentaux de la CEDEAO, surtout avec la crise du terrorisme.
Les différents panels ont examiné les éléments de force et de faiblesse, le caractère utopique de certaines décisions et ont essayé de voir dans quelle mesure les enseignants-chercheurs peuvent produire de la matière pour la représentation de la CEDEAO au Togo qui est appelée à faire des rapports périodiques sur la situation du pays ainsi que des rapports au service du gouvernement.
A travers une conférence inaugurale, les parties à la rencontre ont partagé sur l’interrelation entre l’intégration régionale, la paix et le développement, en quoi les hypothèques coloniales ont poussé les Etats ouest-africains à amorcer le processus d’intégration. Les défis et perspectives du processus d’intégration en Afrique de l’Ouest ont été passés au crible.
« Aujourd’hui, se joue devant nos yeux le sort de toute la zone sahélo-saharienne qui est frappée par le terrorisme et par l’extrémisme violent. Ces phénomènes de violence n’ont pas été sans conséquences sur la santé politique, économique et sociale de notre Communauté », a déclaré la deuxième vice-présidente de l’Université de Lomé, Prof. Kafui Kpégba.
Pour elle, toutes ces pesanteurs sont des germes d’une remise en cause du projet d’intégration qui avait été adopté, en 2021, et dont les saillances répondent, à y voir de près, la plupart des préoccupations soulevées ci et là dans la sous-région.
Le représentant-résident de la CEDEAO au Togo, M. Barros Bacar Banjai, retraçant le parcours de l’institution sous-régionale, a dressé le bilan élogieux quoique critiquée. Il a souligné qu’en 50 ans d’existence, la communauté a fait des progrès significatifs, notamment dans les domaines de la gouvernance démocratique, la libre circulation des personnes et des biens, de la transformation progressive des économies, et de l’amélioration du fonctionnement des institutions.
En dépit de tout, la CEDEAO reste encore la zone la plus intégrée en Afrique, lorsqu’o, regarde les anciens blocs régionaux qui se sont délités, a-t-il ajouté.
Aimé