Commerce International : Le Togo abrite la deuxième édition du Cours Régional de Politique Commerciale (CRPC) de l’OMC
La deuxième édition du Cours Régional de Politique Commerciale (CRPC) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à l’intention des fonctionnaires des pays d’Afrique francophone a été ouverte ce 9 septembre 2024, à l’Université de Lomé. Organisée par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le CRPC est une activité d’assistance technique visant à aider les pays en développement en vue de tirer pleinement profit du système commercial multilatéral.
Après le succès de l’année dernière, le Togo abrite pour la deuxième édition du Cours Régional de Politique Commerciale (CRPC) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à l’intention des fonctionnaires des pays d’Afrique francophone.
En effet, le CRPC constitue des sessions de formation destinées aux fonctionnaires des pays membres ou des pays ayant le statut d’observateur auprès de l’OMC et dispensées en partenariat avec des établissements d’enseignement supérieur des Etats membres.
Ces cours contribuent à mieux faire comprendre aux auditeurs, l’importance du système commercial multilatéral et à leur permettre de réfléchir à des sujets en lien avec les réformes de l’OMC et d’autres questions d’actualité.
Ils ont principalement pour objectifs d’approfondir les connaissances des participants sur les Accords de l’OMC, son fonctionnement ainsi que ses règles et procédures ; d’améliorer la compréhension des participants sur les questions de politique commerciale régionale ; de parvenir à un travail autonome des participants sur les questions touchant à l’OMC en renforçant leurs capacités à accéder aux ressources documentaires et à les utiliser, en particulier les textes juridiques de l’organisation ; de promouvoir le renforcement du réseau de contacts professionnels des participants, des experts régionaux, des formateurs ainsi que des agents de l’OMC.
Ainsi donc, durant huit semaines c’est-à-dire du 09 septembre au 1er novembre 2024, les participants vont se plancher sur les différents domaines des Accords commerciaux multilatéraux entre autres, les principes fondamentaux de l’OMC, l’accès aux marchés, les accords dans différents secteurs tels que l’agriculture, les services, les aspects des droits de propriétés intellectuelles qui touchent au commerce, la facilitation des échanges, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les mesures correctives, le règlement des différends qui seront présentés conjointement par de hauts fonctionnaires du Secrétariat de l’OMC, des spécialistes en politique commerciale et des universitaires.
Ce cours régional mettra notamment l’accent sur le contexte régional des politiques commerciales et ses liens avec les Accords de l’OMC. Il permettra également aux participants de discuter de la manière dont le système commercial multilatéral peut être renforcé, réformé et modernisé.
En ouvrant les travaux, le ministre délégué auprès du ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation Locale, Prof. Kossivi Hounaké, a fait savoir que la participation de l’Afrique au commerce international reste très faible avec environ 2% des échanges mondiaux.
Pour renverser cette situation, l’Afrique se doit de renforcer son intégration, ses capacités productives et transformatrices ainsi que ses compétences. C’est dans cette dynamique que les programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités de l’OMC sur le système commercial multilatéral s’avèrent importants pour l’Afrique, a-t-il indiqué.
« En effet, le bon fonctionnement d’un système commercial multilatéral exige au-delà des règles un système de suivi efficace. Il demande aussi que les Etats membres de l’OMC comprennent bien les possibilités que ces règles offrent afin d’être en mesure d’en tirer pleinement profit », a relevé le ministre Hounaké.
Il a laissé entendre qu’afin d’approfondir l’intégration, de favoriser le commerce et l’investissement, d’améliorer la mobilité des capitaux et de la main-d’œuvre, de soutenir l’industrialisation et le développement, l’Afrique s’est tournée vers la création d’une zone de libre-échange.
« L’Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), signé le 21 mars 2018 à Kigali vise, entre autres, à créer un marché commun pour les marchandises et les services conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063. La ZLECAf qui est entrée dans sa phase opérationnelle le 1er janvier 2021, crée ainsi la plus grande zone de libre-échange au monde de plus de 1,3 milliard de consommateurs. Elle offre des opportunités et avantages au secteur privé pour intégrer les chaînes de valeurs régionales et mondiales en vue d’accéder à ce marché unique de 55 pays avec un PIB combiné s’élevant à 3,4 milliards de dollars US. La mise en œuvre de cet accord permettra de promouvoir le développement industriel de l’Afrique et de renforcer la compétitivité des économies des Etats parties », a-t-il déclaré.
Pour le ministre Hounaké, la formation qui s’ouvre ce jour offre aux participants l’opportunité de bien comprendre les défis à relever pour mieux tirer profit du commerce international et leur permet de s’approprier les mécanismes et opportunités au service de la promotion de la participation de l’Afrique au Commerce mondial.
A cet effet, il les a exhortés à se rendre disponibles et à mettre à profit les différentes thématiques qui seront abordées durant ce cours afin d’être en mesure de contribuer significativement, une fois de retour dans leurs pays respectifs, à la participation du continent africain au commerce mondial.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, M. Kanka-Malik Natchaba, a exprimé sa profonde reconnaissance à l’Organisation Mondiale du Commerce pour avoir de nouveau choisi le Togo comme hôte de cette formation.
« Cette décision confirme non seulement le succès de la première édition, mais aussi l’excellence de notre collaboration avec l’OMC dans la promotion de la politique commerciale au sein de la sous-région. Votre présence ici aujourd’hui démontre l’importance que nous accordons à l’éducation et à la formation dans le domaine de la politique commerciale internationale. La politique commerciale étant un levier essentiel pour le développement économique de nos nations, et dans un monde de plus en plus interconnecté, il est crucial de bien comprendre les règles et mécanismes qui régissent le commerce international », a-t-il déclaré.
Le ministre Natchaba a formé le vœu que les réflexions et analyses menées ici contribuent à tracer les pistes d’une réforme tant souhaitée de cette régulation commerciale mondiale qui leur permettra de sortir d’une mondialisation où les plus forts sont de plus en plus forts et où les faibles sont contraints à rester faibles.
ALI