SANTE

Lutte contre la corruption et les infractions assimilées : La HAPLUCIA sensibilise les chefs des services de la santé sur leurs rôles et responsabilités

La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a organisé ce 8 août 2023, à Lomé, un atelier de renforcement des capacités des chefs des services de la santé en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

Les discussions ont permis de mettre en évidence le rôle et les responsabilités des professionnels de la santé en matière de prévention et de lutte contre ce fléau.

Ce qui permettra de définir et d’affiner des stratégies adéquates afin d’éradiquer le phénomène de corruption dans le système de  santé.

En effet, la corruption est un phénomène mondial qui touche tous les secteurs de la vie socio-économique et le secteur de la santé n’y échappe pas. Dans le secteur de la santé, elle engendre des conséquences dramatiques en termes d’accessibilité, de qualité, d’équité et d’efficacité des services de santé.

D’ailleurs, plusieurs études mettent en évidence le tribut que paie la population pauvre à cause de son accès limité aux soins de santé surtout primaires, en raison de l’impact négatif de la corruption sur le secteur de la santé.

Dans bon nombre de pays, son caractère omniprésent constitue une entrave à l’amélioration des conditions de santé, ce qui fait d’elle un obstacle majeur à la réalisation des ODD notamment l’ODD3 qui poursuit comme objectif« Assurer des vies saines et promouvoir le bien-être pour tous à tous les âges ».

Le tableau ainsi peint nous invite à des actions vigoureuses et pragmatiques pour venir à bout de ce phénomène qui affecte indéniablement le développement.

C’est dans ce cadre la HAPLUCIA a initié un atelier de renforcement de capacités à l’intention des chefs des services de santé sur leurs rôles et responsabilités dans la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

Cette rencontre vise à mobiliser ; sensibiliser ; impliquer davantage les professionnels de santé dans la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ; et améliorer leurs connaissances sur les missions et le fonctionnement de la HAPLUCIA.

A cet effet, plusieurs communications, notamment « La HAPLUCIA : son mandat, son organisation et ses missions », « Corruption dans le secteur de la santé : rôle et responsabilité des chefs de service dans la lutte contre le phénomène », « Ethique et déontologique médicale et lutte contre la corruption » et « Répression des actes de corruption et d’infractions assimilées » ont été développées.

A l’occasion, le président de la HAPLUCIA, M. Kimélabalou Aba, a rappelé que la corruption sape les économies et met en péril la paix et la sécurité des nations. Pour les pays en développement, la corruption constitue un frein majeur au développement socio-économique et un obstacle à la démocratie et à la cohésion sociale.

« Les pratiques corrompues qui sont courantes dans le secteur de la santé incluent l’absentéisme, les paiements informels, la fraude, les faibles procédures réglementaires, les procédures d’achat opaques et mal conçues, le détournement de fournitures médicales et de fournitures provenant du circuit de distribution à des fins personnelles et les détournements de fonds appartenant au système de santé. Chacune de ces pratiques représente à elle seule un défi majeur pour beaucoup de pays en développement dont notre pays le Togo », a-t-il relevé.

Pour le président de la HAPLUCIA, il est donc essentiel que le professionnel de la santé, individuellement et collectivement, respecte et honore la charge sanitaire comme étant un mandat public, et s’efforce de promouvoir et de maintenir la confiance de nos concitoyens dans le système sanitaire.

« Être professionnel de la santé, c’est beaucoup plus qu’exercer une profession, c’est remplir une mission au service de nos concitoyens », a-t-il ajouté.

En ouvrant les travaux, le représentant du ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de l’Accès Universel Aux Soins, la directrice des établissements de soins et de la réadaptation, Dr Amivi Baba, a indiqué que la corruption dans le secteur de la santé demeure une préoccupation constante des plus hautes autorités du pays en témoigne la prise de certaines mesures spécifiques dont la loi n° 007 du 15 mai 2009 portant Code de la santé de la République Togolaise, le décret n° 2008-055 / PR du 25 mai 2008 portant Code de déontologie des Pharmaciens et le décret n° 2013-045 /PR du 13 juin 2013 portant Code de déontologie des Médecins etc. La contractualisation des formations sanitaires publiques lancée en 2017 est une approche innovante qui participe de la bonne gouvernance dans le secteur.

« En plaçant cette rencontre d’échanges sous le thème, « rôle et responsabilités des chefs de service des structures sanitaires dans la lutte contre la corruption », la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées a voulu nous placer au cœur de nos missions et devant nos responsabilités face aux actes de corruption dont nous sommes soit auteurs, soit victimes ou encore témoins mais que nous laissons prospérer par notre silence ou notre indifférence. Cette thématique nous interpelle particulièrement en tant qu’acteurs chargés d’assurer des vies saines et de promouvoir le bien-être pour tous », a-t-elle laissé entendre.

Dans cette perspective, Dr Amivi Baba, a invité chacun à son niveau, à œuvrer et à poursuivre inlassablement les efforts dans la voie de la construction d’un système de santé efficace, équitable et accessible à tous.

ALI

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