Projet IREE-Mono: Trois instruments structurants soumis à validation
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Initiative Régional pour l’Eau et l’Environnement dans le Bassin transfrontalier du fleuve Mono (IREE-Mono), un atelier régional de validation du dispositif de base de suivi des activités du projet, du mécanisme de suivi du projet et de la stratégie genre du projet, s’est ouvert ce 29 septembre 2025, à Lomé.
Organisé par l’Autorité du Bassin du Mono, cette rencontre de trois jours a pour objectif d’examiner les rapports des consultants Suivi/Evaluation et Genre, afin de les enrichir par des suggestions et recommandations.

Le projet « Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement dans le bassin transfrontalier du fleuve Mono, IREE-Mono» est un projet transfrontalier portant sur les eaux internationales, c’est-à-dire partagées par au moins deux Etats, ici par le Togo et le Bénin.
D’un montant total de 5 millions de USD, alloués par le GEF, il a été lancé le 30 janvier 2025, à Grand Popo, au Bénin et mis en œuvre par l’UICN et 3 agences d’exécution : l’ABM, l’OSS et le GWP-AO.
Ainsi, après son lancement, l’élaboration des documents essentiels constituait une étape importante.
C’est dans ce cadre qu’il a été élaboré trois documents à savoir: Le dispositif de base de suivi des activités du projet IREE-Mono, le mécanisme de suivi évaluation du projet, et la Stratégie Genre du Bassin du Mono (2025-2030) qui font l’objet d’un atelier régional de validation.
Selon le directeur exécutif de l’Autorité du Bassin du Mono, M. Dadja Gnakpao, loin d’être une simple contrainte administrative, le dispositif de suivi-évaluation constitue un levier de performance permettant, entre autres, de mesurer les progrès, d’identifier les faiblesses, de capitaliser les bonnes pratiques.
Il vise à mesurer l’atteinte des objectifs du projet, en renforçant la gouvernance, les capacités et la coopération entre le Togo et le Bénin, à travers des indicateurs regroupés en quatre principales catégories: La Conservation et la restauration des écosystèmes, la Coopération transfrontalière et la gouvernance, l’Intégration du genre et l’inclusion sociale, et Le Renforcement des capacités et la diffusion des connaissances.
La Stratégie Genre est là pour garantir la prise en compte des besoins des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec le handicap, etc.

« A travers la mise en place d’un Dispositif de Suivi/Evaluation sensible au genre, la Stratégie permettra de : Renforcer la participation équitable des femmes et des groupes vulnérables dans la gouvernance du bassin ; garantir un accès équitable aux ressources et opportunités ; développer les capacités et la sensibilisation en matière d’égalité de genre ; Intégrer le genre dans les stratégies d’adaptation et de résilience climatique », a-t-il fait savoir.
En ouvrant les travaux, le représentant du ministre togolais de l’Eau et de l’Assainissement, le secrétaire général p.i, M. Yawo Ewoenam Zégué, a laissé entendre que le Bassin du Mono, partagé entre le Bénin et le Togo, constitue un patrimoine hydrique, écologique et socio-économique vital pour leurs populations.
« Ce fleuve de 530 km, ses affluents, zones humides, lacs et estuaires forment un écosystème complexe mais fragile, aujourd’hui soumis à des pressions multiples: les changements climatiques, la dégradation des terres, l’insécurité hydrique, mais aussi les inégalités sociales et de genre dans l’accès et la gouvernance des ressources. Face à ces défis, nos États, avec l’appui de leurs partenaires, ont posé des jalons majeurs. La création de l’Autorité du Bassin du Mono (ABM) et le lancement de l’Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement dans le Bassin du Mono (IREE-Mono) traduisent la volonté commune de bâtir une gouvernance intégrée, inclusive et résiliente des ressources en eau et des écosystèmes », a-t-il signifié.
A cet effet, il a rendu un vibrant hommage au Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé pour son engagement inébranlable en faveur de la coopération notamment en matière de gestion des ressources en eau partagées.
M. Zégué a indiqué que cet atelier revêt une importance stratégique, car il s’agit de valider trois instruments structurants.
« En validant ces documents, nous posons les bases d’une mise en œuvre rigoureuse, participative et sensible au genre, en phase avec les exigences du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et les standards de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), tout en respectant nos engagements régionaux et internationaux, notamment les Objectifs de Développement Durable (ODD) », a-t-il laissé entendre.
Il a insisté sur le point de l’intégration du genre qui, selon lui, n’est pas un simple ajout, mais une condition sine qua non de durabilité.
« Dans nos sociétés, les femmes et les jeunes portent une grande partie des responsabilités liées à la gestion de l’eau, à l’agriculture et à l’adaptation au climat, mais ils demeurent sous-représentés dans les organes décisionnels. La Stratégie Genre vient corriger ces déséquilibres, en faisant du Bassin du Mono un espace inclusif, équitable et résilient à l’horizon 2030. De même, le mécanisme de suivi-évaluation ne doit pas être perçu comme une contrainte administrative, mais comme un levier de performance: il permettra de mesurer les progrès réels, d’identifier les faiblesses, de capitaliser les bonnes pratiques et de renforcer la confiance entre acteurs et partenaires », a indiqué M. Zégué.
ALI