ECONOMIE

Togo: Ce qu’il faut savoir sur la 6ème édition du « Mois du Consommer Local »

Le 25 octobre 2019, les ministres en charge du Commerce des Etats membres de l’UEMOA avaient décidé d’adopter à compter de l’année 2020, le mois d’octobre comme « Mois du Consommer Local ». Cette décision a pour objectif d’accompagner les efforts de transformation des produits locaux dans l’espace communautaire, à travers la promotion du savoir-faire national.

Et depuis 2020, le gouvernement togolais, à travers le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation Locale, a toujours respecté la tradition.

Ainsi, pour cette sixième édition placée sous le thème « Compétences et innovations au service de la compétitivité des produits locaux », la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation Locale, Mme Rose Kayi Mivedor-Sambiani, a, dans un talk relevé les acquis, défis, enjeux de la consommation des produits « Made in Togo », les dispositions prises par le pouvoir public pour d’une part booster et diversifier la production locale, ensuite la rendre assez compétitive sur le marché ainsi que les innovations de cette édition.

Lire l’intégralité du talk

1/ « Mois du consommer local », Nous en sommes déjà à la 6ème édition dans l’espace UEMOA. Quels sont les acquis et autres défis relevés sur le parcours et qui permettront de mieux asseoir cette politique ?

Kayi Mivedor-Sambiani: Depuis 2019, le mois d’octobre est dédié à l’intensification des actions de promotion de la consommation locale dans la sous-région. Notre pays  le Togo, à l’instar des autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), va organiser du 1er au 31 octobre 2025, la 6èmeédition du « Mois du consommer local » sous le thème « Compétences et innovations au service de la compétitivité des produits locaux ». L’objectif visé, chaque année, au-delà des actions courantes et continues qui sont faites tout au long de l’année, est de consacrer le mois d’octobre pour mettre en lumière toutes les parties prenantes publics et privées qui concourent à la promotion de la consommation locale.

Les cinq premières éditions ont été l’occasion d’engager des réformes dans le cadre de la mise en œuvre de la vision du Président du Conseil axée sur le développement économique à travers la promotion de la consommation locale déclinée dans la Feuille de Route Gouvernementale 2020-2025.

Les résultats positifs sont probants et visibles : l’éclosion d’initiatives portées par le secteur privé de production et de promotion de la consommation de produits locaux ; l’accroissement d’année en année du chiffre d’affaires des entreprises qui ont choisis d’opérer sur ce segment ; l’amélioration d’année en année de la qualité des produits made in Togo,  offerts aux consommateurs dans nos marchés et à l’export. Cette dynamique vertueuse endogène, est pourvoyeuse de richesse et d’emplois pour nos populations.

2/ Dispose-t-on de statistiques éloquentes à ce sujet ?

Kayi Mivedor-Sambiani: Comme je le disais tantôt, il ressort des enquêtes réalisées auprès des acteurs, que la promotion de la consommation locale enclenchée par le Gouvernement a considérablement impacté positivement les activités des promoteurs de produits locaux.  On estime une croissance du niveau de chiffre d’affaires de l’ordre de 40% sur la période par rapport à 2019.

Toutefois des études approfondies, avec des indicateurs mesurables,  sont envisagées dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de promotion de la consommation locale, pour quantifier réellement l’impact positif de cette politique après six ans de mise en œuvre.

3/Quels sont les enjeux de la consommation des produits « Made In Togo » ?

Kayi Mivedor-Sambiani: Les précédentes éditions ont permis de mettre en évidence les principaux besoins les acteurs de la production, de la transformation, de la distribution et des consommateurs.

Il s’agit des défis de traçabilité des produits, de qualité, de normes, de packaging, de prix et de disponibilité des produits.

A cela s’ajoute des besoins de renforcement de capacités des acteurs, de maîtrise du coût des facteurs de production et de facilitation pour l’accès aux marchés.

4/Quelles sont les dispositions prises par le pouvoir public pour d’un part booster et diversifier la production locale, ensuite la rendre assez compétitive sur le marché ?

Kayi Mivedor-Sambiani: Des initiatives sont en cours de mise en œuvre aussi bien par le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers,  que par les acteurs eux-mêmes notamment : l’élaboration de la stratégie de promotion de la consommation locale, le renforcement  des structures de qualité, le renforcement des capacités des promoteurs, le développement des plateformes de e-commerce,  l’organisation des foires « Made in Togo », l’édition du magazine la « gazette de la consommation locale » pour ne citer que celles-là.

5/Qu’en est-il des mesures de protection du marché national pour éviter la concurrence de produits étrangers face auxquels les produits locaux ne peuvent pas tenir ? Exemple de textiles et autres ? (Dans le sillage de l’extension par exemple des mesures concernant le tilapia, la volaille à d’autres)

Kayi Mivedor-Sambiani: Nous avons un cadre juridique et réglementaire qui encadre l’exercice des activités commerciales et la concurrence dans notre pays.

Par ailleurs nous avons l’arrêté interministériel n°31/MCIDSPPCL/MEF/MAPAH portant déclaration préalable d’importation et de commercialisation de produits sensibles au Togo. Il s’agit essentiellement d’articles qui sont produits localement.

Ce dispositif nous permet d’accompagner progressivement les producteurs locaux qui produisent des produits qui sont, toujours par ailleurs, importés.

En effet, l’arrêté interministériel prévoit que pour donner l’autorisation d’importation sur certains produits listés dans l’arrêté, l’importateur doit fournir la preuve aux services du ministère du commerce qu’il s’est approvisionné localement à hauteur de 10, 20, 30% selon la capacité de production des entreprises installées.

Notre objectif est double : soutenir la production locale, tout en préservant le panier de la ménagère.

Exple : Le dispositif relatif à l’importation de la volaille et des poissons en est un exemple.

6/ Y a-t-il des dispositions innovantes pour cette édition ?

Kayi Mivedor-Sambiani: L’édition 2025 du « Mois du consommer local » sera officiellement lancée à l’Hôtel 2 Février à Lomé.

Pour cette Edition nous voulons inviter les Togolais à regarder autour d’eux la pléthore de produits de qualité « made in Togo « qui sont offerts par les entreprises locales. Nous sommes partis des données chiffrées de la douane : notamment nos statistiques des importations sur les trois dernières années et la liste des produits manufacturés les plus importés au Togo.

Ensuite, nous avons essayé d’identifier les entreprises qui produisent des biens de substitution à ces produits importés, pour les mettre en valeur.

Nous avons été agréablement surpris de voir que nous avons localement de façon générale et en nombre, des produits de substitutions aux produits manufacturés importés.

Le chemin qui reste à parcourir par le consommateur, est de décider de façon volontaire et délibérer de choisir un produit « made in Togo » chaque fois que nous devons faire un choix dans les rayons des supermarchés et dans nos marchés.

Ce n’est que de cette façon que nous pourrons faire grandir et prospérer nos entreprises locales moteur de la production et de la consommation locale.

7/ De Lomé à Cinkassé, quel est votre message à l’endroit des producteurs, promoteurs et consommateurs ?

Kayi Mivedor-Sambiani: Je saisis cette occasion pour rendre avec déférence, un hommage mérité au Président du Conseil qui a placé la production et la consommation locale au cœur de sa politique.

Je remercie les promoteurs des produits locaux pour les efforts qu’ils ne cessent de consentir pour l’amélioration de la qualité des produits « Made in Togo » qui sont désormais compétitifs sur les marchés national, régional et international.

Je remercie également les partenaires techniques et financiers leur soutien multiforme.

Mes remerciements vont également à vous, professionnels des médias pour l’énorme travail que vous faites et que je vous encourage à poursuivre.

8/ Votre mot de la fin :

Kayi Mivedor-Sambiani: Je remercie la population qui commence à accorder une place de plus en plus importante aux produits locaux dans son panier de courses ;J’invite tout un chacun à son niveau ( particulier, entreprise),  à privilégier les produits  locaux dans ses achats :   que ce soit les denrées alimentaires, les produits cosmétiques, l’ameublement, le textile, les produits artisanaux et tout autre produit manufacturé produit localement, pour contribuer ainsi à la création d’une industrie viable dans notre pays.

Pour notre développement, consommons local ;

La consommation locale est aussi une affaire de patriotisme économique ! 

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