Togo : Vers la réécriture de la loi relative à la protection du patrimoine culturel national
Le ministère de la Communication, des Médias et de la Culture avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) organise du 24 au 25 mars 2025, à Lomé, deux ateliers. L’un sur l’état des lieux de mise en œuvre de la loi 90-24 du 23 novembre 1990 et l’autre sur la rédaction de l’avant-projet de loi portant protection du patrimoine culturel.
Ces deux ateliers s’inscrivent dans un projet de création par l’UNESCO, d’un musée virtuel des biens volés afin de lutter efficacement contre le trafic illicite des biens culturels.
En outre, ces ateliers vont concourir au renforcement du cadre légal national pour la protection du patrimoine culturel du Togo et à doter le pays d’une base de données nationales d’objets volés.
Le Togo revisite la loi 90-24 du 23 novembre 1990 relative à la protection du patrimoine culturel national pour l’adapter aux défis de l’heure. Sa réécriture est, aujourd’hui, rendue nécessaire par les exigences du temps, qui en a révélé les insuffisances par rapport à l’évolution de la société et à l’avènement de nouvelles normes internationales.

En ouvrant les travaux, le représentant du ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, le directeur de cabinet, M. Franck Missité, a indiqué que le patrimoine culturel, héritage que chaque génération reçoit et transmet à la suivante, reflète l’histoire et l’identité partagés ainsi que les valeurs très diverses qui y sont attachées.
« En tant que tel, il constitue un facteur majeur pour la cohésion sociale et mérite une attention particulière. Il a un rôle fondamental dans nos communautés car c’est par lui que chacun peut découvrir son identité et se constituer en citoyen libre et éclairé. Le patrimoine culturel est la colonne vertébrale par laquelle nous dialoguons et échangeons au sein d’une même communauté ou avec des membres de différentes communautés. Il est l’une des clés du processus de reconstruction et de réconciliation », a-t-il fait savoir.
Et pourtant, malgré des avancées dans sa conservation et protection, il est toujours menacé par le vol, les fouilles et le trafic illicite, fléaux qui privent ainsi les communautés de biens culturels attachés à leur mémoire, leur identité et leur histoire, a déploré le directeur de cabinet.
« C’est pourquoi il est de notre responsabilité collective de protéger notre patrimoine culturel en renforçant le cadre législatif relatif à sa protection, sa sauvegarde, sa mise en valeur et son exploitation », a-t-il lancé.
Selon la représentante du directeur du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, une législation adaptée au contexte actuel permet non seulement de renforcer la lutte contre le trafic illicite, mais aussi d’harmoniser les cadres juridiques avec les normes internationales, telles que celles prévues par les Conventions de l’UNESCO, d’UNIDROIT, ainsi que les outils développés par INTERPOL.
La loi susmentionnée permet aussi d’améliorer la gestion et la valorisation du patrimoine culturel sous toutes ses formes. Elle facilite aussi la numérisation, le retour et la restitution des biens culturels et la mise en place de mesures d’urgence en cas de conflit ou de catastrophe. Enfin, elle clarifie les rôles des institutions et renforce les capacités des acteurs impliqués, a-t-elle ajouté.
Aimé