ENVIRONNEMENT

FSRP-Togo : Le document de cartographie des acteurs de la filière riz et de mise en place des organes de la section nationale de l’Observatoire du riz de la CEDEAO en instance de validation

Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP), le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise et du Développement Rural, organise du 2 au 3 décembre 2024, à Lomé, un atelier national de validation du document de cartographie des acteurs de la filière riz et de mise en place des organes de la section nationale de l’Observatoire du riz de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

L’objectif de cet atelier est de permettre aux différents acteurs concernés au niveau national de valider le document de cartographie et de procéder à la mise en place des organes de la section nationale de l’observatoire du Riz du Togo.

Le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP) vise à accroître la préparation à faire face à l’insécurité alimentaire et améliorer la résilience des systèmes alimentaires au Togo à travers cinq (05) composantes à savoir : Services de conseil numérique pour la prévention et la gestion des crises agricoles et alimentaires; Durabilité et capacité d’adaptation de la base productive du système alimentaire; Intégration et commerce des marchés alimentaires régionaux ; Contingente d’intervention en cas d’urgence (CERC) ;  et Gestion de projet.

La mise en œuvre des activités de l’Observatoire du riz de la CEDEAO (ORE) au Togo intervient dans la composante 3 du programme FSRP: « intégration des marchés régionaux et commerce » qui vise à développer des chaînes de valeur et renforcer l’intégration entre les pays de la sous-région ouest-africaine en supprimant les obstacles au commerce.

Il est prévu également, dans le cadre de la mise en place de la section nationale de l’observatoire du riz au Togo, le développement d’une base de données complète des acteurs du riz du pays.

Ainsi, un consultant a été recruté pour identifier et cartographier tous les acteurs nationaux et internationaux intervenant dans la filière riz au Togo ; faire un diagnostic sectoriel de la filière riz et proposer une structuration de la section nationale de l’observatoire du riz au Togo.

Le consultant est arrivé au terme de sa mission et a produit le rapport provisoire qui doit être soumis à la validation. Une réunion technique de pré-validation du premier draft du rapport s’est tenue le 04 octobre 2024 et a permis aux parties prenantes de faire une première analyse du rapport et formuler de suggestions en vue de son amélioration.

Afin de permettre aux différents acteurs au niveau national, de procéder à un second examen critique du rapport de cartographie des acteurs de la filière riz au Togo et d’appui à la mise en place de la section nationale de l’observatoire du riz de la CEDEAO, il est prévu un atelier national de validation du document. Aussi, il est prévu d’opérationnaliser les différents organes de la section nationale de l’observatoire du riz au Togo.

C’est dans ce cadre qu’il s’est ouvert ce 2 décembre 2024, à Lomé, un atelier national de validation du document de cartographie des acteurs de la filière riz et de mise en place des organes de la section nationale de l’Observatoire du riz de la CEDEAO.

Pendant deux jours, il s’agit pour les parties prenantes impliquées dans la filière riz à savoir les ministères techniques, les organisations professionnelles, le secteur privé, les institutions de recherches, les partenaires au développement, les institutions financières de procéder à un examen critique du rapport et formuler des suggestions et recommandations en vue d’enrichir le rapport ; présenter la constitution des différents organes de la section nationale; mettre en place les différents organes avec leurs représentants respectifs ; élaborer et valider une feuille de route des prochaines étapes.

En ouvrant les travaux, le représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise et du Développement Rural, le secrétaire général, M. Madadozi Tezikè, a indiqué que dans le secteur agricole, la filière riz figure en bonne place parmi les filières stratégiques au regard de son potentiel de création de richesse, d’emplois, de son rôle dans la sécurité alimentaire et de sa potentielle contribution à l’équilibre de la balance commerciale.

« La demande intérieure de riz au Togo à l’horizon 2030 est estimée à plus de 600.000 tonnes de paddy, soit à plus de 360.000 tonnes équivalent en riz usiné. Par ailleurs, beaucoup d’atouts existent pour une production rizicole massive, notamment la grande diversité des sols propices, le potentiel hydrique pour l’irrigation, existence de paquets technologiques pour tripler les rendements en milieu rural, etc », a-t-il fait savoir.

Malgré ces atouts, le secrétaire général a laissé entendre que plusieurs défis restent à relever, notamment l’insuffisance des infrastructures d’irrigation, la faible mécanisation, l’accès limité aux financements et à des semences de qualité, aux infrastructures post-récolte inadéquates et aussi la faiblesse de l’organisation des acteurs directs et indirects de la chaîne de valeur.

Pour relever ces défis, il a signifié que la mise en place d’organe impliquant tous les acteurs de la filière y compris les producteurs, les institutions privées, les institutions financières et les partenaires au développement et se regroupant au sein de la section nationale de l’Observatoire du riz est un impératif.

« Dans le but de consolider ces acquis et d’accélérer le processus de transformation structurelle du secteur agricole pour une augmentation des productions et une meilleure valorisation des produits agricoles, le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise et du Développement Rural, renforcera les actions déjà engagées en mettant l’accent sur les aménagements agricoles et des agropoles ; la promotion de la mécanisation agricole ; par acquisition d’équipements et de matériels agricoles pour l’opérationnalisation des centres régionaux de mécanisation agricole (CRMA) sur l’ensemble du territoire national ; le développement des systèmes d’irrigation pour augmenter le cycle de production et faire face à la persistance des effets du changement climatique avec de fréquentes poches de sécheresse ; la mise en place des entreprises semencières ; l’appui aux producteurs en semences certifiées et d’engrais ; la transformation agroindustrielle par le financement des unités de transformation agro-industrielle et le développement des agropoles ; et la génération et la diffusion de technologies éprouvées à moindre coût et accessibles aux producteurs agricoles », a déclaré le secrétaire général.

Par ailleurs, il a ajouté que le Togo s’est doté, en 2019, d’une stratégie nationale de développement de la riziculture pour la période 2019-2030 qui a pour but d’accroitre la production locale de riz et de réduire la dépendance du Togo vis-à-vis de l’extérieur. Elle met l’accent sur la maitrise de l’eau, la mécanisation de la production de riz, l’accès aux intrants de qualité et en quantité suffisante, la recherche et la diffusion de technologie et la valorisation de la production à travers la promotion de la transformation, de la commercialisation et de la consommation du riz local.

Le coordonnateur opérationnel délégué du FSRP-Togo, M. Dahouda Djélé, a relevé que la filière riz est une filière stratégique où la demande de plus en plus croissantes du riz dépassent de loin les capacités de l’offre locale qui ne couvre que seulement 32% de la demande intérieure. La valeur des importations du riz en 2023 au Togo est estimée à plus de 43 milliards de FCFA selon les données de l’INSEED.

Selon lui, l’incapacité à atteindre l’autosuffisance en riz est le résultat de plusieurs contraintes majeures qui appellent à des actions urgentes pour inverser la courbe de dépendance excessive vis-à-vis des importations.

« Pour l’atteinte de cet objectif, plusieurs actions sont menées au niveau régional où la Commission de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté en 2014 l’Offensive riz comme un cadre stratégique visant à soutenir les stratégies nationales de développement du riz des États membres en vue d’atteindre l’autosuffisance en riz d’ici 2025. Pour accélérer la mise en œuvre de l’offensive riz, l’Observatoire du riz de la CEDEAO (ERO) a été créé en tant que mécanisme de partenariat et de coordination pour catalyser le développement de la filière riz en Afrique de l’Ouest, réaliser une synergie d’action entre les interventions des partenaires au développement, mieux coordonner les programmes, les investissements publics et privés liés à la filière riz et formuler des recommandations politiques pour les principaux décideurs. Afin d’aboutir à la mise en place de la section nationale de l’observatoire du riz au Togo, la cartographie des acteurs nationaux et internationaux intervenant dans la filière riz au Togo, a été réalisée. Cette cartographie a permis de délimiter et caractériser les grands bassins de production ainsi que les atouts et les contraintes sur les différents maillons assortis d’un modèle de structure de gestion du chapitre national à mettre en place. Ce modèle de structure représente un organe stratégique regroupant toutes les familles d’acteurs clés de la filière riz et vise à garantir le développement durable et résilient de la filière rizicole », a-t-il laissé entendre.

ALI

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