Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme : Le GIABA sensibilise les autorités opérationnelles de ses Etats membres sur les risques et les typologies
Les autorités opérationnelles des Etats membres du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) prennent part du 20 au 24 novembre 2023, à Lomé, à un atelier de sensibilisation sur les risques et les typologies de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT).
L’objectif étant d’interagir avec ces autorités opérationnelles sur les signaux d’alerte et les indicateurs de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme contenus dans les différentes typologies ; donner les connaissances nécessaires et adéquates sur le mode opératoire des blanchisseurs de capitaux et des financiers du terrorisme professionnel.

Pour s’adapter à son contexte et aux mutations en cours, le GIABA réalise en permanence des recherches, des évaluations et publie des rapports, afin de sensibiliser les autorités compétentes, les entités déclarantes et les autres parties prenantes, notamment le grand public, aux risques les plus récents en matière de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de la prolifération. De même il sensibilise sur les tendances, méthodes et techniques pour leur permettre de prendre les mesures nécessaires à l’atténuation desdits risques
Ces rapports partagent des informations précieuses sur l’interaction entre les infractions sous-jacentes et le blanchiment de capitaux, et offrent une compréhension approfondie de la façon dont les criminels et leurs associés abusent du système financier régional pour commettre des crimes financiers et blanchir des capitaux. Ils déclinent également des recommandations pertinentes que les autorités compétentes pourraient utiliser pour élaborer des contre-mesures appropriées et pour remédier aux lacunes structurelles et systémiques.
C’est dans cette dynamique que l’Institution organise un atelier régional sur les risques et les typologies de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT), au profit des autorités opérationnelles. Ceci, afin d’accroître l’impact de ses rapports d’études sur la détection, l’enquête et la poursuite des cas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT) dans ses Etats Membres.

Ainsi, pendant quatre jours, les participants vont améliorer leurs connaissances sur le mode opératoire des blanchisseurs de capitaux et des financiers du terrorisme professionnels. Ils exploreront plusieurs domaines et secteurs vulnérables, en l’occurrence le trafic de drogue, le secteur extractif, le secteur immobilier, la corruption, les marchés publics, l’usurpation de la propriété intellectuelle, la contrefaçon de produits pharmaceutiques et le financement du terrorisme.
Cet atelier permettra également les échanges d’expériences des pays de la sous-région, mais aussi, il aboutira sur de nouvelles recommandations dans les différents domaines, recommandations dont la mise en œuvre leur permettra de remédier aux lacunes dans leurs dispositifs de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En ouvrant les travaux, le représentant du ministre de la Sécurité et de Protection Civile du Togo, le commissaire divisionnaire Kpatcha Tchendo, a souligné que le présent atelier exposera principalement, à l’intention des unités opérationnelles, les risques et les typologies de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme issus des études menées par le GIABA, face à un environnement des risques changeant et de plus en plus préoccupant.
Ce thème permettra aux autorités compétentes de mettre en place des dispositifs de LBC/FT adaptés, suivant l’approche basée sur les niveaux de risques, a-t-il ajouté.
« En effet, l’évolution permanente de l’environnement des risques de blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que ceux des infractions sous-jacentes, marquée par une longueur d’avance des criminels, grâce principalement à la sophistication de leurs moyens d’actions du fait de l’utilisation des technologies innovantes, interpelle toutes les autorités compétentes, et en premier lieu, les autorités publiques, garantes de la paix et de la sécurité de la population », a relevé le commissaire divisionnaire Tchendo.
Pour lui, les diverses études et recherches menées par le GIABA et dont les rapports seront diffusés au cours de cet atelier constituent des mécanismes pour renforcer les enquêtes et les poursuites des cas de BC/FT. Elles contribueront assurément à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’actions stratégiques pour réduire drastiquement, voire éliminer les activités criminelles dont le terrorisme, à travers l’assèchement des sources de financement sous ses diverses formes.
Selon le président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Togo (CENTIF-TG), El-Hadj Tchaa Bignossi Aquiteme, les rapports de typologies de BC/FT sont bien plus que des documents d’information. Ils constituent également un référentiel des différents éléments devant alerter l’enquêteur dans sa mission opérationnelle de détection et de poursuite de l’infraction du BC/FT.
« Les différents cas de typologies ainsi que leurs indicateurs et drapeaux rouges qui y sont relatés sont destinés à permettre aux unités opérationnelles de ses saisir dès qu’elles se retrouvent en face de ses indices. Dès cet instant, il est de leur obligation de rester saisis et mobilisés sur leur mission de LBC/FT afin de donner à cette lutte toute l’efficacité qu’on lui souhaite », a-t-il fait savoir.
ALI