Préparation de la COP 28 : A Lomé, 200 femmes négociatrices francophones renforcent leurs capacités

Un atelier de formation de 200 femmes négociatrices francophones en préparation de la 28ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques s’est ouvert ce 24 octobre 2023, à Lomé. Organisé par le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), il vise à doter les participantes de connaissances, de techniques et outils adéquats afin de faciliter leur participation aux négociations internationales sur le climat, dans le processus de ladite Convention.

En effet, du 30 novembre au 12 décembre 2023, se déroulera à Dubai, aux Emirats Arabes Unis, la 28ème session de la Conférence des Parties (COP28) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

Et il apparait que les femmes sont davantage investies dans la cause environnementale, comme en témoignent, par exemple, leurs choix électoraux.

Selon la revue juridique de l’environnement 2021, 17% de femmes françaises ont voté pour le parti écologiste. Les femmes exercent majoritairement des activités professionnelles liées aux soins et sont aussi majoritairement responsables des travaux domestiques. De telles inégalités se poursuivent lorsque l’on s’intéresse à la vulnérabilité des femmes face aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques.

Pourtant, il est avéré que les femmes peuvent jouer un rôle majeur dans l’adaptation aux changements climatiques. Compte tenu de la place qui leur est traditionnellement dévolue notamment dans les pays du sud, elles sont détentrices de savoir-faire essentiels pour des stratégies d’adaptation tels que les pratiques de cultures durables, de méthode de conservation alimentaire, de maitrise de connaissances environnementales locales.

Mais en matière de changements climatiques comme ailleurs, les femmes sont largement exclues de la prise de décision.

Quelques chiffres suffisent pour attester la situation des femmes dans ce domaine : lors de la COP 21 réunie à Paris en 2015, il n’y avait que 8 femmes parmi les 150 Chefs d’Etat présents. Quant aux conseils d’administration du Fonds Vert pour le climat et du Fonds pour l’environnement mondial, elles étaient composées en 2016 de moins de 15% de femmes.

C’est pour corriger ces inégalités et en préparation de la 28ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques que cet atelier formation est initié à l’intention de 200 femmes négociatrices francophones.

Ceci, pour d’une part, contribuer au renforcement de leurs capacités en vue d’accroitre leur représentativité dans les instances de décision sur l’action climatique, et d’autre part, répondre à la vision d’inclusivité de l’Accord de Paris qui recommande de ne laisser personne de côté en matière d’action climatique.

Il va permettre enfin de former et mettre à la disposition des pays en développement francophones des viviers d’expertes en négociation sur le climat en vue d’équilibrer les délégations nationales dans la participation aux conférences des parties.

En ouvrant les travaux, le ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières, M. Katari Foli-Bazi, a indiqué que depuis la ratification de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en 1995 et du Protocole de Kyoyo en 2004, le Togo s’est résolument engagé à participer aux efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique.

C’est dans ce cadre que plusieurs documents nationaux ont été élaborés, à savoir : la Communication Nationale Initiale (CNI) en 2001 ; le plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques (PANA) en 2009 ; la  deuxième communication nationale en 2011 ; la troisième communication nationale en 2015 ; le Plan national d’adaptation aux changements climatiques (PNACC)  en 2016 ; le Premier Rapport Biennal Actualisé en 2017 ; la Stratégie nationale REDD+ en 2018 ; le plan d’action technologique en 2018, le programme pays du Fonds vert pour le climat en 2018 ; le plan national de réduction des polluants atmosphériques et climatiques de courte durée de vie en 2019 ; le document de stratégie de transport durable à faible émission de carbone en 2019 ; les contributions déterminées au niveau national révisées en 2021 ; le Deuxième Rapport Biennal Actualisé en 2021 ; la Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes au Togo en 2021 et la quatrième communication nationale en 2022, a-t-il ajouté.

« Cette volonté manifeste de lutter contre les changements climatiques vient également d’être confirmée par le Président de la République Son Excellence, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, qui a pris en compte l’environnement, les changements climatiques et le développement durable au cœur de la feuille de route gouvernementale 2020-2025, afin de mieux se positionner sur la voie d’un développement résilient aux changements climatiques et à faibles émissions de gaz à effet de serre. Cet engagement s’est fait à travers les projets P35 qui porte sur les réponses aux risques climatiques majeurs, P36 relatif au programme de mobilité verte et de la Réforme R6 qui vise à renforcer le cadre juridique et institutionnel du secteur de l’environnement dans notre pays », a-t-il laissé entendre.

ALI

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