Fin des travaux du Forum Paix et Sécurité de Lomé : Diverses recommandations formulées pour des transitions pacifiques en Afrique
Les travaux de la première édition de Lome Peace and Security (LPSF) « Forum Paix et Sécurité de Lomé » ont pris fin ce 22 octobre 2023 sur une note de satisfaction générale.
A l’issue des travaux de trois jours, plusieurs recommandations ont été formulées invitant, entre autres, le gouvernements des pays en transition à orienter résolument leurs actions et la conduite des processus vers la consolidation de la gouvernance démocratique, à faire des transitions politiques des moments de changements, de réformes audacieuses et de transformations sociopolitiques profondes, plus inclusives et participatives.
Pour cette édition, cinq panels ont été animés sur des thématiques telles que « Facteurs de fragilité es institutions étatiques en Afrique », « Les défis politiques et sécuritaires entravant la transition politique vers une gouvernance démocratique » « Bâtir des institutions fortes et l’Etat de droit », « Organisations internationales et sous régionales : quel rôle pour accompagner les transitions ? », « Solutions africaines-Mobiliser l’innovation et l’agilité continentales ». Les débats ont permis aux participants d’identifier des solutions audacieuses pour renforcer la gouvernance démocratique sur le continent.
De manière générale, l’on retient des discussions que beaucoup de problèmes fragilisent les Etats africains tels que le manque d’emplois pour les jeunes, les questions d’immigration, les groupes terroristes, les changements non constitutionnels, l’inégale répartition des richesses nationales, etc.
Face à tous ces défis, les pays africains doivent penser autrement, en tenant compte des réalités africaines, en mobilisant des ressources pour mettre en place des institutions fortes, en donnant une place de choix aux jeunes et aux femmes, en privilégiant le dialogue, en mettant en place une solidarité africaine, etc.
A l’issue des travaux, les participants ont formulé diverses recommandations. Ainsi, au titre du renforcement des transitions vers la gouvernance démocratique, ils ont appelé les pays en transition à œuvrer à la mise en place d’un cadre constitutionnel garant de l’équilibre des pouvoirs et des libertés fondamentales, respectueux des droits de l’Homme et promoteur d’une société plus équitable et soucieux du bien-être des citoyens.
Il leur est recommandé aussi d’œuvrer pour la promotion des droits économiques et culturels des citoyens, avec pour effet de renforcer la dimension sociale de la gouvernance économique, etc.
Au titre de renforcement de la résilience des Etats, des institutions et de l’Etat de droit dans un contexte d’extrémisme violent et de terrorisme, les participants ont exhorté les décideurs à bâtir en Afrique, des architectures étatiques et institutionnelles solides et fortes, capables de résister aux chocs endogènes, à lutter contre la pauvreté, les inégalités économiques, les différends internes, les conflits armés, la corruption, les injustices, la mauvaise gouvernance, le déficit démocratique, la faiblesse des institutions, l’absence de l’Etat de droit et les chocs endogènes qui sont des facteurs de fragilité et d’instabilité pouvant entraver la gestion des transitions politiques vers la gouvernance démocratique.
Ils ont également souligné que les ingérences étrangères et les intérêts géopolitiques des grandes puissances sont de nature à aggraver la fragilité des pays face aux menaces de paix, de stabilité, de consolidation démocratique et de développement. Les parties prenantes ont réaffirmé la nécessité d’inclure les jeunes et les femmes dans l’élaboration et la mise en œuvre de toute politique touchant au développement socioéconomique des pays, gage d’inclusivité et de paix sociale, etc.
En ce qui concerne l’accompagnement des transitions politiques aux plans sous régional et international, les participants ont appelé l’Union Africaine et les organismes régionaux, ainsi que les partenaires à soutenir les transitions politiques inclusives dans les pays touchés, sous forme d’une réponse et d’un engagement robuste, pour approfondir la démocratie et assurer la sécurité collective.
Ils les invitent à un dialogue constructif avec les pays en transition et à un accompagnement efficient, en adaptant les solutions et les initiatives d’appui à la situation de chaque pays. Les participants ont aussi souligné la nécessité de définir les périodes de transitions de manière consensuelle et inclusive, tenant compte des impératifs de renforcement des institutions et de traitement des causes profondes de la crise.
Pour ce qui est du volet de la promotion de la paix, du dialogue, de la médiation, de la facilitation et de la valorisation des solutions africaines aux problèmes africains, les parties prenantes ont salué la création de LPSF, dont la vocation est d’être une plateforme permanente au service du dialogue, de la médiation, de la facilitation, de la négociation, de la paix et de la sécurité en Afrique.
Il faut encourager les élites africaines à développer des solutions adaptées aux besoins spécifiques de l’Afrique, aussi bien dans le domaine économique, des infrastructures, de la recherche, de l’innovation, de la formation, de la politique, de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits.
Les participants ont saisi l’occasion pour remercier le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, pour son leadership sur les questions de paix et de médiation en Afrique, ainsi que le gouvernement, pour toutes les commodités mises à leur disposition au cours de ce forum.
Ils ont invité l’Alliance Politique Africaine (APA), structure initiatrice de LPSF, à mettre en place un cadre de plaidoyer et de facilitation, pour capitaliser les acquis de cette première édition.
Aimé