Lutte contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest : Un Forum de la CEDEAO pour promouvoir la paix et la coexistence pacifique entre religions se tient à Lomé
La troisième édition du Forum de la CEDEAO sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter-religieux se déroule depuis le 27 octobre 2022, à Lomé, sous le thème : « Communautés, extrémisme violent et cohésion sociale en Afrique de l’Ouest ».
Centre rencontre qui regroupe les leaders religieux et communautaires, ainsi que diverses personnalités issues des Etats de la CEDEAO, dont les dirigeants politiques et institutionnels, des ministres en charge des affaire religieuses, des jeunes et représentants des religions, de la société civile, des personnes ressources constitue un cadre de réflexion visant à proposer des actions concrètes pour débarrasser la région des menaces à la paix , notamment l’extrémisme violent.
Il s’agit spécifiquement de sensibiliser les communautés et la jeunesse sur les meilleures pratiques en matière de dialogue intra et inter religieux, tout en échangeant sur les efforts et les défis liés à la victimisation des communautés, ainsi que sur les initiatives résilientes développées face à l’insécurité et au terrorisme.
Ce Forum, propose, également, de mettre en exergue le rôle des communautés en tant qu’acteurs clés dans la prévention de l’extrémisme violent et le renforcement de la cohésion sociale.

A l’ouverture des travaux, au nom du Président de la République, le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr. Robert Dussey, a rappelé le contexte sécuritaire de la région, en tant qu’un espace commun du risque et de défis partagés.
« Les frontières entre le domestique et le régional se sont tellement amenuisées, aujourd’hui, au point qu’un mal qui touche, durablement, un pays a vocation à se régionaliser. La dissémination de la menace des groupes armés terroristes dans la région en est une illustration violente et nous n’avons le choix que de mettre ensemble nos stratégies pour faire, conjointement, face aux défis que nous imposent les développements pathologiques en cours au sein de la société ouest-africaine. En temps de crise, la solidarité dans l’action est une valeur cardinale », a-t-il fait observer.
Pour le ministre, en instituant ce Forum régional en 2016, la CEDEAO a, sans doute pris la mesure de la difficile question de la coexistence humaine au sein des Etats membres et de l’espace intra-régional.

« Pour une coexistence pacifique durable dans la région, il nous faut construire à l’échelle de nos Etats et dans tout l’espace CEDEAO une résilience sociétale qui suppose un effort soutenu de mutuelle compréhension, de tolérance, de dialogue et de dépassement de soi pour réapprendre à vivre-ensemble. Qui veut la paix, éduque à la paix. La paix n’est pas qu’absence de belligérance. Elle est l’œuvre du quotidien, le résultat de l’engagement au quotidien pour dépouiller nos vivre-ensemble des relents bellicistes, du poison de l’intolérance et des affrontements intra et intercommunautaires ».
Selon lui, en faisant « reculer les frontières de l’ignorance, de l’intolérance, des fondamentalismes et des extrémismes religieux, nous pourrons arriver à rétablir le lien originel religion et paix, religion et cohésion sociale.
De l’avis du ministre Dussey, face à cette énigme, la question se pose de voir comment construire, à partir des communautés, la cohésion sociale dans une région en proie à l’extrémisme violent ?
En réponse, il pense que « pour construire la cohésion sociale dans les contextes difficiles actuels de nos Etats et de notre région, il faut agir sur les dynamiques conflictuelles, les antagonismes et errements catastrophiques entre communautés susceptibles d’alimenter et de fournir de carburant à l’extrémisme violent. La paix dans l’ensemble de la région ouest-africaine passe, en partie, par la cohésion dans et entre les communautés… La cohésion sociale à l’échelle des communautés est indispensable au maintien de la cohésion sociale au niveau des Etats et la cohésion interne aux Etats est un facteur de stabilité régionale. La transversalité du concept de cohésion au sein des Etats et au niveau des communautés. Pas de paix régionale durable sans cohésion intra et inter communautaires ».
Aimé